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Entretien Cognitif pour Suspect

Entretien cognitif pour suspect : faire parler

L’Entretien Cognitif pour Suspect (ECS) est une méthode d’entrevue pour suspect reposant sur le principe de l’augmentation de la charge cognitive. Ce dernier dernier permet de souligner les différences comportementales entre les personnes qui mentent et celles qui disent la vérité. Les suspects sont amenés à fournir des réponses riches permettant aux enquêteurs de plus facilement déceler les fausses déclarations.

Les huit étapes de l’entretien cognitif pour suspect

L’Entretien Cognitif pour Suspect se structure en 8 étapes

    1. Etablir un rapport : l’enquêteur doit créer un lien avec le suspect pour le mettre à l’aise et observer en même temps sa baseline (i.e., comportement de référence de l’individu).
    2. Le récit libre : il s’agit de demander au suspect de raconter les faits avec le plus détails possible grâce à une question ouverte. Il s’agira également de l’encourager à en dire davantage en utilisant des relances comme des « hum hum ». Et aussi plus explicitement : “Pouvez-vous m’en dire un peu plus ?”.
    3. Le dessin : sous prétexte d’aider à éclaircir certains détails de l’affaire, l’enquêteur va demander à la personne interrogée de dessiner un lieu ou une situation en rapport avec les faits. Pour le suspect, c’est une requête pour le moins inattendue qui risque de le mettre en difficulté. 
    4. Les questions ouvertes : l’entretien se poursuit ensuite avec des questions ouvertes pour recueillir le maximun d’information de la personne entendue.
    5. Le rappel à rebours : il s’agit d’un second récit libre un peu particuliers. Il est demandé à la personne de raconter son récit à rebours : de la fin vers le début. Il est, au même titre que le dessin, une requête inattendue créant une augmentation la charge cognitive du suspect.
    6. La confrontation : à cette étape de l’entretien, toutes les incohérences dans le récit et dans le comportement du suspect sont compilées par les enquêteurs et sont mentionnées à la personne entendue.
    7. La revue des incohérences du récit : l’enquêteur partage avec le suspect les incohérences qu’il a noté tout au long de son récit. Le suspect tentera de corriger ses erreurs et livrera peut-être, malgré lui, de potentiels indices de tromperie.
    8. La conclusion : pour cette dernière étape, l’enquêteur doit établir la véracité des dires du suspect. Il va le confronter avec les preuves et les indices recueillis à son encontre. L’enquêteur doit judicieusement utiliser les difficultés qu’éprouve son interlocuteur devant ce qui lui est présenté. Toujours en sollicitant cette relation d’entraide pour comprendre l’affaire.

Pour conclure

Contrairement à la méthode d’interrogatoire REID qui s’articule autour d’une entrevue accusatoire, l’Entretien Cognitif pour Suspect investit pleinement la relation enquêteur – personne entendue. L’enquêteur sollicite alors le suspect dans le but l’aider à comprendre l’affaire. En effet, c’est l’application des techniques de l’ECS qui permettra de mieux identifier les fausses déclarations.

Référence : Geiselman (2012). Cognitive interview for suspect